K7 : https://planispheresound.bandcamp.com
camoufleur : Johan Saint, Basile Naudet, Louis Prado, Luca Ventimiglia
voix - guitares - électronique - vibraphone - contrebasse
visuels : Lalie Thebault Maviel & Ninon Chaboud

Faites un vœu. Faites-en sept. Camoufleur les accomplira tous. Premier puzzle ou première K7 en sept pièces, sept billes de mercure, sept énigmes qui le restent, pour les musiciens aussi.

OK Dylan est un plateau de divination : on y jette les chœurs et les échos comme des coquillages. On y apprend à lire les yeux fermés.

Astéries est une pièce à conviction : on y revient sur place et sur les faits, pour les déformer. Il n’y a que ça de vrai, de saisissant.

III est une planche d’anatomie : toutes les parties d’un corps humain ou astral rapetissent ou s’allongent simultanément, et tous les circuits grillent.

Floue la terre est un château de cartes et d’atlas qui s’effacent à l’écoute.

Cache-cache est un jeu de hasard où le distinct déteint sur l’indistinct, où l’indistinct déteint sur le distinct.

Suite est un système d’aiguillage tout sauf mécanique que commandent les égarés.

Scaphandriers est une chasse au trésor. L’enregistrement entier est une chasse au trésor, un message d’un autre monde.

Car il y a fort à parier. Que les membres de Camoufleur se sont rencontrés dans le ventre de la baleine parisienne, vers Belleville ou Ménilmontant. Que Johan Saint a d’abord fait part à Basile Naudet (et celui-là a proposé à celui-ci d’y travailler avec Louis Prado et Luca Ventimiglia) de son envie de se camoufler pour pouvoir s’approcher. Qu’ils ont alors concassé leurs boussoles pour que tout leur soit magnétique.

Basile N. aime Peter Tosh, la maison du peuple à Saint-Claude (celle qui est creusée dans la falaise), la sécurité sociale instaurée en 1946 et le fromage de montagne. Louis P. aime Charlie Haden, la villa Samba en mer Méditerranée, le mouvement des Gilets jaunes et l’estragon. Johan S. aime Alemu Aga, les pilotis, Balkany en prison et l’eau de mer. Luca V. aime Thelonious Sphere Monk, le campo San Giacomo dall’Orio à Venise, la Liberazione (la libération de l’Italie de l’occupation nazie et du régime fasciste) et l’umami. Ce sont des gens très sensés en réalité et en manœuvres d’approche. S’approcher, comme dans : pour pouvoir examiner de plus près la stupeur, la frayeur et l’émerveillement ; la stupeur, l’invisibilité et la visibilité ; la stupeur, l’insouciance et l’insistance ; la stupeur, le silence et le bruit. Tous les scintillements, et ce qui ronge, et ce qui rouille. La transformation de l’énergie, l’hypnose des chansons qui ne sont pas des chansons. On observe, dans la musique ou à la loupe de Camoufleur, quantités de phénomènes de dilution, d’évaporation, de dissipation – et de rematérialisation. Elle ne se déroule pas réellement dans le temps, leur musique, elle se déroule et se dérobe en se contractant et en se dilatant, déformation élastique d’ondes et de fluides. La musique de Camoufleur, il y a fort à parier, c’est la musique de ce qui se cache dans ce qui se passe, et qui parfois apparaît ou advient. Faites un vœu.

Alexandre Pierrepont
Eden-Casino
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